22H01 : piano-Beethoven
Marathon des 32 Sonates
1801 (06/12)
1h01
Au programme
Opus 27 : Sonate n° 13
& Sonate n° 14 « Clair de lune »*
-
Opus 28 : Sonate n° 15 « Pastorale »
Les artistes
Maroussia Gentet
Olga Pashchenko*
Paloma Kouider
*piano-forte : copie moderne de Walter (c. 1795)
La Sonate n°13, opus 27 n°1 fut composée entre 1800 et 1801, publiée en 1802 et dédiée à la princesse Joséphine von Liechtenstein. Comme la Sonate no 14, avec laquelle elle partage le numéro d'opus 27, elle est intitulée « Sonata quasi una fantasia », ce qui indique qu'elle ne suit pas la forme traditionnelle de la sonate. Tous les mouvements sont enchaînés, ce qui illustre une volonté d'unité chez Beethoven.
La Sonate n°14 en do dièse mineur, opus 27 n°2, surnommée « Sonate au Clair de lune », fut composée en 1801 et publiée en 1802 avec une dédicace à la comtesse Giulietta Guicciardi, jeune femme de dix-sept ans dont le musicien semble avoir été amoureux. Comme sa jumelle la Sonate no 13, Beethoven l'intitula Sonata quasi una Fantasia per il Clavicembalo o Piano-Forte, mais pas tant pour traduire sa volonté de s'affranchir des structures formelles de la sonate classique, que pour le sentiment d'improvisation que suscite le célèbre premier mouvement. La sonate fut composée entre les Première et Deuxième Symphonies, dans la période de crise morale que traversait Beethoven qui prenait conscience de sa surdité débutante. Son succès fut considérable aussi bien auprès des critiques (qui parlèrent de « fantaisie d'une unité parfaite, inspirée par un sentiment nu, profond et intime, taillé d'un seul bloc de marbre ») que du public. Des années plus tard, alors qu'il composait des œuvres plus audacieuses encore, Beethoven s'irrita du succès de cette sonate qu'il estimait moins bonne que d'autres. La comparant à la Sonate pour piano n°24 en fa dièse majeur qu'il venait d'achever, il déclara ainsi vers 1810 à son ami Czerny : « On parle toujours de la sonate en do dièse mineur, j'ai pourtant écrit mieux que cela, ainsi la sonate en fa dièse majeur est autre chose. »
Le surnom « Clair de lune », sous lequel elle est largement connue aujourd'hui, lui fut donné par le poète allemand Ludwig Rellstab en 1832, soit cinq ans après la mort de Beethoven. Rellstab voyait dans le premier mouvement de cette sonate l'évocation d'une « barque au clair de lune sur le Lac des Quatre-Cantons ».
La réalité est toutefois différente puisque le premier mouvement décrit une marche funèbre et que la sonate fut cataloguée comme musique de deuil ; son jeu par Beethoven évoquait, d'après ses assistants, des fantômes traînant leurs chaînes dans un château. Ces erreurs d'appréciation sont en grande partie dues à un jeu biaisé de la plupart des interprètes dans le but de répondre aux goûts du public.
La Sonate n°15 en ré majeur, opus 28, fut composée en 1801, publiée en 1802 sous le titre de « Grande sonate pour le piano-forte » et dédiée au comte Joseph von Sonnenfels. L'éditeur Cranz lui donna le titre de sonate « Pastorale », à ne pas confondre avec la Symphonie du même nom.
Composée peu après la sonate « Clair de lune », la Sonate n°15 appartient à la période délicate où Beethoven prenait conscience de sa surdité débutante. Mais rien n'y paraît dans cette œuvre sereine.
Le principe du bourdonnement du rondo final est déjà présent dans la coda des Sept danses WoO 11.
13e Sonate en mi bémol majeur, opus 27 n°1 (env. 15 min) - Maroussia Gentet, piano
1. Andante, en mi bémol majeur, à alla breve.
2. Allegro molto e vivace, en do mineur
3. Adagio con espressione
4. Allegro vivace
14e Sonate en ut dièse mineur, opus 27 n°2 (env. 15 min) - Olga Pashchenko, piano-forte
1. Adagio sostenuto
2. Allegretto
3. Presto agitato
15e Sonate opus 28, en ré majeur (env. 25 min) - piano
1. Allegro
2. Andante
3. Scherzo: Allegro vivace
4. Rondo: Allegro ma non troppo
Maroussia Gentet, piano
Maroussia Gentet est la lauréate du Premier Prix Blanche Selva au 13e Concours international de piano d’Orléans. Après des études au CNSMD de Lyon, sa ville natale, elle suit les cours de Rena Shereshevskaya à l’Ecole Normale de Paris - Alfred Cortot, où elle obtient son Diplôme de concertiste en 2015 et se perfectionne en Artist Diploma classique et en Artist Diploma spécialité Répertoire contemporain et création (3e cycle) au CNSMD de Paris, notamment auprès de Claire Désert et Florent Boffard.
Amoureuse de littérature et et du répertoire chambriste classique aussi bien que contemporain, elle achève ensuite un Master d’Accompagnement Vocal auprès d’Anne Le Bozec au CNSMD de Paris. A travers son Doctorat recherche et pratique actuellement en cours au CNSMDP en partenariat avec l’Université Paris Sorbonne, elle travaille sur la présence perceptive dans la construction scénique de l’action du pianiste et focalise une partie de sa recherche sur l’articulation du geste du musicien et de celui du Mime corporel.
Sa carrière se développe à travers de nombreux festivals et saisons en France, en Allemagne, Italie, Espagne, Bulgarie, Russie... Elle s’attache à nourrir une pratique de répertoires variés, comme en témoignent ses projets pour la saison 2019-20 parmi lesquels figurent le Concerto de Poulenc avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Frank, ainsi que la participation à l’Intégrale des Sonates de Beethoven à la Maison de la Radio sous la houlette de François-Frédéric Guy.
Après plusieurs concerts autour d’Henri Dutilleux, notamment lors de la commémoration des 100 ans de la naissance du compositeur à l’Auditorium de la Maison de la Radio, elle consacre son premier disque – paru en octobre 2016 chez Passavant Music avec le soutien de l’association Assophie – à la musique pour piano du compositeur français et de celle de Karol Szymanowski, compositeur polonais.
Son disque Invocation enregistré sur l’opus 102 de Stephen Paulello et consacré à l’invocation des forces de la nature autour des Miroirs de Maurice Ravel sort en 2019 au label BRecords.
Olga Pashchenko, piano-forte
Olga Pashchenko naît à Moscou et commence la pratique du piano dès l'âge de six ans. Elle est inscrite à l'Académie Gnessine de Moscou en 1993 où elle étudie le piano avec Tatiana Zelikman et le clavecin avec Olga Martynova.
Elle donne son premier récital de piano à New York, à neuf ans. Après son diplôme avec les honneurs en 2005, elle entre au Conservatoire de Moscou, où elle étudie avec Alexei Lubimov (piano), Olga Martynova (clavecin et piano-forte) et Alexei Shmitov (orgue) et est diplômée en 2010. En 2011, elle poursuit ses études avec Richard Egarr au Conservatoire d'Amsterdam, à la fois au piano et au clavecin et reçoit ses diplômes avec les honneurs sur les deux instruments.
Elle est invitée dans certains des plus prestigieux festivals internationaux à travers l'Europe, et notamment la Beethoven-Haus en Allemagne, aux journées Chopin de Leipzig, au festival international de piano de Saint-Pétersbourg, à la Mostra de piano-forte de Bergame, en Italie et au festival de Saintes en France (...)
Son jeu est décrit par la presse comme « non seulement technique, mais sur le plan musical aussi, de la plus haute qualité », « imaginative et envoûtante » et acclamé avec : « Quelle individualité, quel pur-sang pianistique ».
Son premier disque, Transitions, avec des oeuvres de Dussek, Beethoven et Mendelssohn est publié en 2013. Il a été sélectionné comme enregistrement du mois sur MusicWeb6 et a obtenu quatre forte « ffff » du magazine Télérama. Ses autres disques sont consacrés aux variations et à trois sonates de Beethoven (parus chez Alpha)
RECOMPENSES en Concours Internationaux :
2014 : 2ème prix et prix du public du concours Bach (Leipzig)
2013 : 1er prix du Concours Circulo Bach (Madrid)
2012 : 1er prix et prix critique du Jury au concours Premio Ferrari (Rovereto)
2ème prix et prix du public du Concours Musica Antiqua (Bruges) sur clavecin
1er prix et prix spécial de la société Chopin du concours Hans von Bülow de piano (Meiningen)
2011 : vainqueur du concours de piano-forte de Schloss Kremsegg (Autriche)
2010 : 2ème prix du concours Musica Antiqua (Bruges) sur pianoforte
Paloma Kouider, piano
La pianiste Paloma Kouider s’est formée auprès de Sergueï Markarov à l’Ecole Normale de Musique de Paris et d’Elisso Virssaladze à Florence, avant d’intégrer la classe d’Avedis Kouyoumdjian à l’Université de Vienne.
Invitée très jeune à se produire au sein de programmations prestigieuses, Paloma n’en oublie pas pour autant une autre passion, la littérature, qu’elle cultive en intégrant une classe préparatoire littéraire au Lycée Louis-le-Grand.
Sa pratique de la musique de chambre au sein du Trio Karénine en fait une chambriste recherchée, en concert comme au disque : Paloma collabore entre autres avec les violoncellistes Anastasia Kobekina, Aurélien Pascal et Marie-Elisabeth Hecker et avec les violonistes Alexandra Soumm et Fanny Robilliard.
Certaines rencontres musicales ont particulièrement marqué et orienté son parcours musical, notamment au sein des Académies de Villecroze ou de « Musique à Flaine » : le Quatuor Ysaÿe, Hatto Beyerle, Menahem Pressler, Alfred Brendel, Ferenc Rados, Jean-Claude Pennetier, Eric Le Sage, Paul Badura-Skoda mais aussi Claude Helffer pour la musique contemporaine et Stéphane Béchy pour l’interprétation de la musique ancienne sur instruments d’époque.
Le succès du Trio Karénine au concours de l’ARD de Munich en 2013 marque un tournant dans sa carrière. Avec ses fidèles partenaires, la violoniste Fanny Robilliard et le violoncelliste Louis Rodde, elle est depuis l’invitée des festivals les plus prestigieux : la Roque d’Anthéron, les Folles Journées de Nantes et de Tokyo, la série d’Arte « Stars de demain » à Berlin et des grandes scènes internationales : Wigmore Hall, Konzerthaus de Berlin, Concertgebow d’Amsterdam… et fait ses débuts aux Etats-Unis à la Frick Collection de New York.
Investie dans la création contemporaine, Paloma est la dédicataire de l’Etude-statue N°2 « La Marianne » de Benoît Menut et reçoit le prix André Hoffmann des Sommets musicaux de Gstaad qui récompense son interprétation de l’œuvre « Après l’ineffable » de Benjamin Attahir avec la violoncelliste Anastasia Kobekina. Elle crée au sein du Trio Karénine « Les Allées Sombres » de Benoît Menut, le « Witch Trio » de Franck Krawczyk et « Le Pont d’Arcole » de Raphaël Sévère.
Son premier enregistrement discographique consacré à Beethoven et Liszt a été salué par la presse musicale française : « La Pastorale se rapproche des grands maîtres de l’ère moderne (Brendel, Baremboïm, Perrahia...), par son intelligence et sa clarté. » (Etienne Moreau, Diapason)
« C’est splendide d’intelligence, de sens musical, de personnalité. Une vraie découverte. » (Gérard Mannoni, Classica)
Révélation classique de l’Adami, Paloma est également lauréate de la Fondation Banque Populaire. Attentive aux plus démunis, Paloma est aux côtés d’Alexandra Soumm et Maria Mosconi l’une des fondatrices de l’association « Esperanz’Arts » qui organise des manifestations artistiques pour tous.