21H37 : piano-robots
Pianomachine
Installation performative
24 min
Au programme
Lutherie robotique
dans les entrailles d’un piano
> 40 personnes max*
> Bagatelle au R-1 pour les recalés
Les artistes
Claudine Simon
&
Vivien Trelcat
*reprise : 11H00
Claudine Simon : conception, pianiste performeuse – Vivien Trelcat : lutherie informatique, performeur machines – Pauline Simon : regard chorégraphique – Franck Lemonde : dramaturge – Jacques-Benoît Dardant : lumières, scénographie, régie générale – INSA de Lyon : conception des prototypes – Maxime Lance, Nicolas Canot (collectif Sonopopée) : développement et design machines.
« J’ai toujours considéré le piano comme un corps, un organisme. J’ai toujours voulu savoir ce qui se passait à l’intérieur, quelle était cette machinerie, puissance inquiétante roulant et grondant sous son coffre de bois. Au souvenir des paroles de mes professeurs qui me disaient comment l’apprivoiser (on a d’ailleurs été éduqués comme des machines à chercher la précision du geste…), je ressens un intense enjeu. Je souhaite réaliser depuis longtemps une création qui aurait au coeur de son objet cette machine, cette masse, son intensité, ses mécanismes. Dans le même temps, je voudrais à travers elle interroger ce « corps à corps » qu’elle livre à la machine humaine pour faire oeuvre sonore. »
Claudine Simon
Pianomachine procède d’une recherche organologique menée avec des étudiants ingénieurs de l’Insa de Lyon. Elle a donné lieu à la création d’un Piano prototype où des modules robotisés (percuteurs, résonateurs, masses rebondissantes…) sont greffés dans le corps du piano et agissent sur les cordes et la structure. L’instrument est conçu comme une extension de la puissance d’agir de l’interprète. Les machines greffées suscitent des réactions en chaîne, adaptées ou décalées, de la pianiste.
Ce travail se partage et se pense à quatre mains avec le « performeur machine », Vivien Trelcat, qui agit sur le piano, déclenche les mouvements des machines, joue avec l’instrumentiste et spatialise le son en multipliant les effets : miroir déformant, dédoublement, jeu d’orchestration, hétérophonie. Le Collectif Sonopopée (Maxime Lance, Nicolas Canot, Vivien Trelcat) va marquer une seconde étape dans le développement de la robotique et de la lutherie informatique.
Claudine Simon, pianiste permformeuse
Claudine Simon est pianiste, interprète, improvisatrice, performeuse. Elle mène depuis plusieurs années un travail de création pluridisciplinaire et expérimental avec des chorégraphes, compositeurs, metteurs en scènes. Il s’agit pour elle d’établir des liens, des passerelles entre nos sensibilités, nos perceptions mais aussi entre nos savoir-faire et nos savoir-éprouver.
Formée au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris auprès de Jean-François Heisser, Marie-Josèphe Jude et Pierre-Laurent Aimard, elle fait de nombreuses rencontres qui nourrissent son parcours et sa pratique artistique.
Comme soliste ou comme chambriste, elle se produit régulièrement dans de nombreux lieux en France : Opéra de Lyon, La Roque d’Anthéron, l’Opéra Comique, Cité de la Musique, Hôtel National des Invalides, festivals de Tautavel, d’Aix-en-Provence, Rencontres Artistiques de Bel Air… ainsi qu’à l’étranger (tournées en Inde, Chine, Europe…).
Sa relation à l’improvisation a pris corps durant ses études au Cnsmd de Paris lors de sa rencontre avec Alain Savouret (classe d’improvisation générative). Depuis, elle s’enrichit en permanence des échanges avec les compositeurs et improvisateurs avec qui elle collabore (Samuel Sighicelli, Elise Dabrowski, ensemble Op.cit, Jocelyn Mienniel…) et de la mise en œuvre des projets qu’elle initie.
Elle conçoit plusieurs spectacles : Au fil de Pétrouchka pour deux pianistes et trois danseurs, Drôles de K pour une pianiste, deux danseuses et un vidéaste – prix des Innovatoires du CNSMD de Paris – Once upon a time, théâtre musical pour quatre musiciens parlants, Phase Music, exploration des musiques minimalistes pour deux pianistes, un vidéaste et un plasticien-performeur.
Elle participe à la création de Chant d’hiver de Samuel Sighicelli, spectacle musical, sonore, théâtral et visuel sur des textes de Tanguy Viel. Elle forme avec la chanteuse/contrebassiste Elise Dabrowski un duo d’improvisatrices qui cherchent à créer des contrastes acoustiques, stylistiques aux frontières de l’étrange en s’appuyant sur des textes poétiques. Elles participent à l’émission d’Anne Montaron « A l’improviste » sur France Musique.
En 2017, elle crée et interprète la musique de SOLI.DES du chorégraphe Sébastien Laurent, création pour une pianiste et un danseur. En 2018, elle participe comme musicienne-comédienne à la création de Critical phase de Samuel Sighicelli sur un livret de Pierre Kuentz. La même année, elle conçoit et interprète avec Elise Dabrowski la musique de scène de Comment s’en sortir sans sortir, spectacle mis en scène par Frédérique Aït-Touati, sur des textes de Ghérasim Luca.
Elle développe actuellement le projet "Pianomachine" associant recherche musicale (entre écriture et improvisation), recherche visuelle et chorégraphique. Des automates sont installés dans le « corps » du piano (percuteurs, résonateurs, masses rebondissantes…) et agissent sur les cordes ou la structure. En modelant les capacités sonores de l’instrument, elle ouvre un nouvel espace de jeu qui lui permet de travailler dans ses marges, dans ses entrailles et c’est sa propre grammaire d’improvisatrice qu’elle peut revisiter et régénérer.
Vivien Trelcat, performeur machines
Dans un rapport immédiat avec les machines musicales des années 80-90 et les guitares, il consacre son enfance à l’exploration empirique des sons électriques et électroniques.
Il étudie la musique et la composition électroacoustique à l’UFR de Musicologie de Reims auprès de Jean-Luc Hervé et Jean Marc Chouvel, puis à l’atelier de création de Césaré avec Christian Sebille avant de terminer sa formation à l’IRCAM.
Dans ses compositions électroacoustiques, il fait une large place à l’accident, à l’artefact, au hasard, en gardant un rapport direct aux gestes et au corps. Rumeurs, reflets et jeux de transparence se mêlent en un tableau sonore, dans des pièces influencées par les musiques répétitives, improvisées ou extra-européennes. Dernièrement il travaille auprès de la designeuse culinaire Delphine Huguet sur le rapport entre son et gastronomie, à travers le spectacle/performance Sensitive Explosion, ou des haut parleurs interviennent activement dans la préparation des recettes.
Artiste multi facettes, Il crée le groupe de musique pop John Grape dans lequel il évolue en tant que compositeur, chanteur et instrumentiste. John Grape a été lauréat du FAIR 2012 et dans les découvertes du Printemps de Bourges 2011. Assistant musical au sein de l’équipe de Césaré de 2003 à 2010, il a travaillé principalement aux côtés de Christian Sebille, notamment sur la suite de pièces mixtes Villes imaginées et sur diverses expériences de musiques improvisées, ainsi qu’auprès de compositeurs tels Jean Christophe Feldhandler, Patrick Marcland, Jean Luc Hervé, Arnaud Petit, Patricia Dallio,Patrick Défossez etc.
Il anime des ateliers de pratique artistique en milieu scolaire, et auprès des écoles de la deuxième chance. Il enseigne par ailleurs le Design Sonore à l’Ecole Supérieure d’Art et Design de Reims.